13 juillet – Île d’Asinara

Samedi 12 juillet, nous partons encore plus au nord pour rejoindre les cousins qui sont en weekend prolongé en Sardaigne. L’idée est de se retrouver entre l’île d’Asinara et l’île principale de Sardaigne, dans le passage de Pelosa. Nous partons tôt du mouillage pour être au rendez-vous à midi, il n’y a pas de vent donc nous faisons quasiment toute la navigation au moteur…

Il y a une île (un gros cailloux) entre la Sardaigne et l’île d’Asinara et nous pouvons passer soit au nord de cette île soit au sud avec très peu de profondeur. Nous décidons de passer au nord car au sud il y a très peu de fond (2m) sachant que nous avons un tirant d’eau d’1m90 c’est un peu risqué. 

Nous arrivons donc dans le passage de Pelosa, c’est magnifique l’eau est d’un bleu turquoise limpide. Le hic c’est qu’Amandine et Julien (le frère de Thomas) n’arrivent pas à accéder en voiture au point de rendez-vous pour qu’on vienne les chercher en annexe. Donc on remballe l’ancre, heureusement c’est peu profond et nous les rejoignons dans un endroit moins sympathique un peu plus au sud à vingt minutes de navigation. Mais c’est chouette de se retrouver après plus de 2 mois, les filles sont trop contentes de voir Gabin et Alba.

Le soir Thomas dépose tout le monde sur la plage et nous retournons mettre l’ancre là où nous nous étions mis. L’environnement est magnifique au milieu de ce lagon bleu, avec la vue sur l’île d’Asinara. Il pleut quelques gouttes et nous avons le droit à un arc en ciel. Nous nous baignons et voyons des soles.

Les guitaristes manouches avec qui j’ai parlé à Ajaccio m’envoient un message sur Navily (l’application pour trouver les mouillages) pour nous inviter sur leur bateau, ils nous ont rejoint ! Nous avons un peu la flemme, mais on se dit que ça peut être sympathique, je leur demande si ça ne fait pas trop qu’on vienne à 5 avec nos enfants sur leur bateau? Et là silence radio… n’ayant pas vu les filles quand je leur parlais au port je pense qu’ils n’avaient pas réalisés que nous étions 5.. finalement il me répond plus tard dans la soirée les filles sont au lit, il dit qu’on peut venir mais tant pis ça sera pour une autre fois.

Le lendemain nous prenons le temps de nous lever et d’être un peu tranquilles. Nous faisons un peu d’école.. ça faisait longtemps. Nous partons après manger pour le Nord Est de l’île d’Asinara où nous avons réservé une bouée dans la Cala del Bianco.

Nous avons le vent au portant, nous mettons juste le génois car il y a 20 noeuds et nous arrivons assez vite à destination.

Nous arrivons de suite à prendre la bouée malgré les rafales qui nous poussent.

Cet endroit est magnifique, l’île est déserte, nous voyons un petit train passer. Nous décidons d’aller à terre pour essayer de voir les ânes, cette île est une réserve naturelle protégée ou vivent des ânes albinos.

Donc nous gonflons l’annexe, je ne suis pas rassurée car il y a des rafales à 30 noeuds et si le moteur tombe en panne il va falloir ramer très fort pour ne pas se retrouver au large. Nous mettons donc les gilets de sauvetage aux filles, nous prenons un grappin (ancre) et je prends la VHF dans le sac à dos. Et zou nous filons vers la crique suivante où nous pouvons débarquer. Je me fais complètement trempée sur l’annexe à cause des vagues. 

Nous arrivons finalement sains et saufs après 10 petites minutes et partons à la découverte du village et de l’île. Sachant que le but principal (pour les filles) étant de trouver des ânes. 

Le village paraît désert comme abandonné avec des maisons cassées, tout est laissé en friche, à part un centre de plongée.

Nous montons jusqu’au sommet du village où il y a une ancienne prison. Les gens de la mafia italienne était enfermés ici. En effet, l’île de l’Asinara est connue par l’installation d’une prison haute sécurité et la colonie pénitentiaire agricole de l’État, qui ont été actifs jusqu’en 1997, ce qui a produit des changements dans l’écosystème. Avec la création du Parc National de l’Asinara, le patrimoine naturel reste préservé et protégé.

Puis nous marchons un peu sur le sentier côtier c’est magnifique,  est très aride mais la végétation et la vue sur les criques avec la mer translucide c’est magnifique. Je dis à Thomas « tiens on peut marcher jusqu’à la table d’orientation la bas ». Il s’avèrera qu’en marchant jusqu’à la bas ce n’est pas une table d’orientation mais un bunker ! Mais surprise sur le chemin nous voyons des ânes! Ils sont magnifiques, ils ne sont pas albinos mais nous sommes ravis de les voir broutant avec la mer en arrière plan. 

Nous essayons de défouler les filles car la veille elles n’avaient pas débarquées, et le lendemain nous partons en Corse donc naviguons toute la journée.

Retour au bateau avec le vent qui est légèrement tombé. Nous faisons une dernière baignade en Sardaigne : « dernier saut en Sardaigne ». Nous mangeons au son des ânes qui braient.

Nous sommes seulement 3 bateaux, il y a aucun bruit, mis à part Charlie Thelma et Brune qui jouent et s’en donne à coeur joie. J’ai fait une bonne ratatouille et au moment de mettre du poivre dans mon assiette, le bouchon du poivrier tombe avec l’intégralité du poivre… la grosse loose. 

Bref mis à part cet épisode nous avons passé un moment magique ici, on se dit qu’on reviendra. Nous sommes nostalgiques de quitter la Sardaigne le lendemain, cette île est vraiment splendide et pleine de surprises.