24-25 Juillet – Traversée Corse-Porquerolles

Nous sommes toujours à Girolata, nous avions prévu initialement de faire la traversée le vendredi après-midi par rapport aux conditions météo. Nous devions aller dans le golfe de Galéria et traverser à partir de là bas. Puis finalement le jeudi matin nous regardons la météo et voyons que nous pouvons partir dès l’après-midi, cela nous évite d’aller à Galéria, nous ne savons pas si le mouillage est vraiment protégé là bas et cela nous permet de bien préparer le bateau à Girolata et de partir. Nous commençons donc à bien préparer le bateau, nous mettons les ris à poste car nous savons que nous allons avoir beaucoup de vent. Puis allons à la plage une dernière fois et après avoir manger nous décidons de partir. Nous préparons également à manger pour le soir car nous savons que les conditions vont être robustes. Je suis assez inquiète car si vous avez lu le précédent article, j’ai eu vraiment peur dans le golfe de Porto et je ne veux pas faire la traversée dans des conditions similaires.
En effet à peine sortis du golfe de Girolata le vent est assez fort et surtout il y a beaucoup de vagues. Mais comme deux jours avant nous avons eu des murs de 4 mètres devant nous, finalement là j’ai beaucoup moins peur. Comme à notre habitude et comme l’a annoncé la météo nous avons le vent de face et donc sommes au près serré, le bateau gite à fond et nous avons des vagues toutes les 5 secondes. Les filles sont dehors quand on part mais assez rapidement nous leur demandons de rentrer car c’est trop dangereux pour elles à l’extérieur. Nous n’arrivons pas à tenir debout à l’intérieur, heureusement que nous avions tout bien rangé et attaché. C’est donc parti pour une traversée au près.. et comme nos voiles remontent très mal avec le vent de face nous ne pouvons tenir le cap sur Toulon, donc le cap que nous avons c’est plutôt Antibes… ça va être long.
Thomas commence à être barbouillé et moi dès que je rentre pour m’occuper un peu des filles je le suis aussi. Les filles nous impressionnent beaucoup car elles ne se plaignent pas, je leur explique que ça va être long, qu’il va falloir être patientes mais qu’on a pas le choix si on veut rentrer à Toulon. Elles s’occupent toutes les trois, en s’allongeant dans une cabine, se racontent des histoires, jouent allongées avec leurs figurines. A un moment Thelma et Brune se sentent de dessiner, bon ça ne dure pas longtemps elles ont vite mal au ventre et Thelma vomi proprement dans un bol.
Nous nous félicitons d’avoir préparé le repas. C’est assez étonnant car nous ne croiserons aucun bateau jusqu’à la tombée de la nuit. Nous nous sentons bien seul au monde et le ciel est très nuageux, on se croirait en novembre. Le coucher de soleil est quand même magnifique.



On espère que le vent va se calmer un peu avec la tombée de la nuit, nous avons quand même 20/25 noeuds de face avec des rafales à plus de 30 noeuds. Nous avons un ris dans la grand voile et deux dans le génois. Mais le vent reste bien établi et ne faiblira pas tout le long. Le soleil se couche, nous essayons de coucher les filles qui ont un peu mal au ventre et donc ont du mal à s’endormir mais elles finissent par dormir. Thelma dort au début dans le carré elle se tient à la table pour ne pas tomber car elle est du côté en haut de la gite. Puis finalement elle veut aller dans notre cabine, je n’arrive pas à comprendre comment elle peut dormir car c’est à l’avant du bateau que ça tape le plus, on dirait qu’on se prend des murs de bois tellement ça fait du bruit. Bref les enfants s’adaptent en toute situation. En plus le lit de la cabine est un peu mouillé car le hublot a tellement pris le soleil que le joint est sec et donc plus trop étanche.
Dehors avec Thomas nous alternons pour veiller dehors chacun notre tour. On se prend des vagues dans la tête, on est trempé à chaque fois qu’on sort. Le jour on arrivait à anticiper les vagues mais la nuit on ne voit rien on ne voit pas les vagues arriver dans notre tête haha On croise énormément de corsica ferry, de cargots en tout genre donc c’est assez intense. Thomas n’arrive pas à dormir quand c’est lui qui doit se reposer donc il fera des plus gros quarts que moi.

Quand je suis seule dehors, je me fais des checks lists sur ce que je dois faire si le vent vient à forcir d’un coup pour réagir vite. Je vois les étoiles quand le ciel est un peu plus clair c’est magnifique. Je vois aussi des éclairs tout autour du bateau et je prie nos bonnes étoiles pour ne pas croiser la route d’un orage… La traversée continue sans encombres, mais j’ai hâte qu’il fasse jour!
Le jour se lève et nous commençons à deviner les côtes… sauf que nous sommes au large d’Antibe donc nous avons encore beaucoup de route jusqu’à Toulon. Nous décidons finalement d’allumer le moteur pour tenir le cap et ne pas tirer des bords, mais c’est long très long, cela réveille aussi les filles. Qui referont une sieste après avec Thomas dans la matinée.
Nous choisissons finalement de nous arrêter à Porquerolles car sinon il faut ajouter encore presque 4h jusqu’à Toulon et nous en avons marre. Aussi le vent forci vers 16h du côté de Toulon donc ça va être compliqué de rentrer avec un fort vent de face. Nous passons donc la journée à naviguer, à discuter avec les filles, se reposer, Thomas est toujours barbouillé le pauvre il a hâte de toucher terre.
Nous arrivons finalement au port de Porquerolles, et filons prendre une glace bien méritée et un tour au parc pour les filles qui ont besoin de se défouler. Nous allons nous doucher et on se fait un bon restaurant le soir même si le dessert a déclenché une crise d’allergie chez Thomas , il se grattait de partout, avait le nez tout bouché, j’ai cru qu’il me faisait un choc anaphylactique. Je lui donne un médicament que le médecin m’avait donné en cas d’allergie. Il aura fallu attendre le dernier jour du voyage pour utiliser la trousse à pharmacie (sauf pour les pansements).
Le lendemain nous mettons le réveil pour partir tôt et arriver à Toulon en fin de matinée avant le coup de vent prévu à midi.
Nous profitons tranquillement de cette dernière navigation du périple et savons que nous avons le meilleur des comités qui nous attend sur le ponton. Nous préparons la corse de brume pour l’arrivée. Nous croisons un sous-marin et une frégate avant d’entrer dans la rade puis en arrivant nous croisons un porte-avion italien. Quel accueil!
Et nous arrivons accueillis en fanfare par nos parents respectifs! Nous sommes contents d’arriver, de les retrouver et de rentrer à la maison.
Nous ferons un prochain article chacun pour faire le bilan de cette aventure.















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clairedinnequin@gmail.com
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Coucou tous les 5,
Merci encore à vous pour la dernière partie de votre périple.
Effectivement, difficile cette traversée de la Corse au continent.
On avait suivi la météo, mais on ne se rend pas toujours compte… on a du s’appeler 4-5 fois avec Sylvette, qui savait que ce serait difficile, elle sait lire la météo marine…
J’ai mal dormi la nuit de votre retour. J’avais la « trouille « …
On a fait OUF quand vous nous avez donné des nouvelles, vendredi matin.
Escale nécessaire et repos bien mérité à Porquerolles.
Quel bonheur de vous retrouver ensuite à Toulon, samedi. Émotions -Émotions !
Bravo à vous, en tous les cas.
Merci également de nous avoir fait partager cette belle aventure
Que de connivence entre vous, de calme dans les prises de décision sur la navigation. J’admire !
Vous en garderez un beau souvenir.
A quand le prochain voyage ?!…
On vous embrasse fort
❤️